En 2002, le PLQ a publié son programme électoral qui avait reçu l’appui de plusieurs grands acteurs économiques du Québec : la chambre de commerce, des éditorialistes influents, etc. Même le peuple, qui était censé avoir lu le programme, l’avait applaudi.
L’enthousiasme du changement résignait. Il fallait se débarrasser du P.Q. dont l’entêtement est légendaire.
Près de 46 % du peuple (70% de participation) a voté donc pour le PLQ en 2003 .
Avec 76 sièges à l’Assemblée nationale, Jean Charest s’est retroussé les manches pour réaliser ce qu’il avait annoncé et promis dans sa plate-forme électorale. Quelles malédictions se sont abattues sur lui et son équipe! Le slogan syndical persistant était alors : « On n’a pas voté pour ça ».
Mais oui, on a voté pour ça! Pas moi.
Cependant, le désir de changement politique était tellement grand que le peuple n’a pas voulu voir ce qu’il lisait. S’il l’avait lu!
Pourtant, Jean Charest n’avait rien caché! Il avait un projet de société. Mais il a été victime d’une vengeance contre le P.Q.
Un bon ministre ne fait pas nécessairement un bon premier ministre. Sous la pression généralisée, Jean Charest s’est contenté alors d’observer, de gérer, de camoufler, peut-être même de mentir et de s’asseoir sur son siège tant convoité de premier ministre. Et, il a perdu sa dignité, son courage et son pouvoir, au nom du pouvoir. Le « grand bâtisseur » acclamé par ses partisans s’est révélé être un grand destructeur politique du Québec, tant par son insouciance de la classe moyenne et pauvre (et non l’inverse. Voir le dernier budget) que par son refus de justice pour protéger « le pouvoir » et les siens (rejets d’enquêtes publiques sur les fraudes ici et là).
Il faut croire que, pour certains hommes, le prestige est plus important que l’honneur et l’efficacité.
Mais le peuple est ingrat. Lucien Bouchard l’avait compris. Le courage en politique ne paie pas pour les chefs qui ont une certaine vision : où ils s’accrochent à leur siège par soif de je ne sais quoi ou ils décrochent par désespoir. Parizeau et, avant lui, Renée Levesque ont fait de même. Landry, par vanité. Décrocher du pouvoir par désespoir. Est-ce pensable pour Jean Charest?