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Pointe-Claire, Quebec, Canada
Roland Farès. Né à Alexandrie, Égypte, Je vis au Québec, Canada, depuis 1968.

mardi 22 octobre 2013

L’indépendance du Québec, est-ce démocratique ainsi?

L’indépendance du Québec, est-ce démocratique ainsi?

Pourquoi certains changements constitutionnels exigent-il l’accord des 2/3 des provinces, d’autres changements en exigent le consentement unanime, alors que diviser un pays n’en prend que 50% plus une seule voix; pas même 51%. 

Si 50% plus une seule voix l'emporte dans un référendum sur l'indépendance du Québec, que faire alors des 50% moins une seule voix des Québécois qui s'y opposent?
Est-ce vraiment démocratique?

Briser un pays avec une seule voix, c’est mépriser la quasi-moitié d’un peuple et le soumettre à la dictature de cette unique voix. Une seule.
On a déjà vu des guerres civiles pour beaucoup moins que cela!

La majorité simple ne suffit ici. Se séparer du Canada mérite au moins 60% des voix, pour la solidité du choix populaire et l’élimination de certaines erreurs inhérentes aux bulletins de vote.
Que faire à 59%? Relativiser le vote. C’est à dire accepter le résultat le plus proche de 60% sans aller en deçà de 56%.

Je crois à l’indépendance du Québec. Je crois à l’autodétermination de chaque peuple, mais je pense que celle-ci ne peut se réduire à une seule voix.



Procédure de modification de la Constitution du Canada
  • Procédure normale de modification, dite formule 7/50 (art.38(1)). Certaines modifications nécessitent des résolutions du Sénat, de la Chambre des communes et des assemblées législatives d’au moins deux tiers des provinces (7) représentant au moins 50 % de la population de l’ensemble du Canada. Il s’agit de modifications portant notamment sur les pouvoirs du Sénat et le mode de sélection des sénateurs ou encore sur le rattachement aux provinces existantes de tout ou partie de territoires (art. 42).
  • Consentement unanime (art. 41). D’autres modifications nécessitent des résolutions du Sénat, de la Chambre des communes ainsi que des assemblées législatives de toutes les provinces. Il s’agit de modifications portant notamment sur le gouverneur général ou encore sur la composition de la Cour suprême du Canada.

mardi 15 octobre 2013

Brûlons ces signes que je ne veux plus voir : charte des valeurs québécoises



Le conflit des valeurs

Le «combat» entre ceux qui sont pour et contre la charte des valeurs prend en effet une allure très «ostentatoire». La charte, que nous devrions appeler de la laïcité, tient sur 2 principes majeurs: la laïcité totale de l’État dans ses pratiques et ses apparences et les accommodements justifiés et sécuritaires accordés aux personnes qui ont des besoins particuliers dans la société (les besoins religieux en sont les plus pamphlétaires).
Pour le deuxième principe de la Charte, l’ensemble de la société et des partis politiques semblent être d’accord pour aménager des exceptions, à des prix raisonnables. Quand même.
Pour le premier principe, l’ensemble de la société et des partis est encore une fois d’accord sur le fait que l’État doit être neutre dans ses pratiques. Cependant, un tollé se lève de certains groupes ou partis politiques quand il s’agit de l’apparence. Ici, c’est davantage l’émotivité ou l’intérêt politique qui l’emporte à mon avis. Or, l’État ne peut être émotif, même si l’humanisme est sa raison d’être dans une société démocratique comme la nôtre. Quant à l’intérêt politique, il est inclus dans la proposition du gouvernement.

Le kippa, le voile, le turban, la croix, le croissant, la croix de David, etc. sont des signes politico-religieux. La personne qui porte sur elle un signe politique ou religieux s’identifie nécessairement à la non-neutralité, c’est-à-dire à une idéologie ou à un dogme. Dans la rue, ces signes colorent l’image de notre pluralisme ethnique au Québec. Par contre, dans notre société démocratique, l’État se doit d'être laïc, neutre dans tous les sens, dans ses pratiques et son apparence. Alors, logiquement, la première condition soutient la deuxième: l’apparence est pratique et la pratique est apparente. Aussi, si un des deux éléments manque, l’ensemble de la proposition tombe.

L’État doit être laïc là où il est représenté: ceux qui sont payés, salariés ou non, par le gouvernement dans les secteurs publics et parapublics, au nom de l'égalité, la justice et le respect du citoyen.


Fragmenter la proposition du gouvernement en des pratiques asymétriques pour accommoder tel ou tel groupe, c’est donner la primauté au deuxième principe de la charte des valeurs, l’accommodement dit raisonnable. En somme, c’est se moquer de la laïcité et des institutions publiques. La laïcité de l’État n’est pas exigée uniquement dans la pratique, mais également dans l’apparence; or s’il y a apparence de conflit, alors il y a conflit.

Sur le plan politique, le gouvernement Marois ne devrait pas faire de ce projet un enjeu électoral. Car, s’il perd les prochaines élections ou, s’il est encore minoritaire alors on perd tout. Le gouvernement actuel, ou le prochain, devrait plutôt organiser, comme le proposait Mme Mourani, un référendum qui contiendrait deux propositions sur le port des signes politico-religieux dans les institutions publiques et parapubliques, peu importe sa taille.


Roland Farès